24 Aug
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« Les Annéciens », avec Antoine Grange, conseiller municipal, ont mis à profit, samedi 22 août, l'invitation de la Mairie d'Annecy à la présentation publique de la prochaine exploitation expérimentale pour 2 ans, à partir d'octobre 2020, d'une vague pour surfer sur le Thiou, Annecy Wave, pour recueillir des éléments de réponse à leur question :

EST-CE UN PROJET D'INTÉRÊT GÉNÉRAL ÉLIGIBLE A DES SUBVENTIONS PUBLIQUES ?

Des élus accompagnaient Yannis Sauty, conseiller municipal, maire délégué désigné de la commune déléguée de Cran-Gevrier : Abdelrahim Ali Yagoub, conseiller délégué à l'égalité et l'accès aux droits ; Etienne Andréys, conseiller municipal, conseiller communautaire vice-président Tourisme durable du Grand Annecy ; Marie Bertrand, maire-adjointe du  renouveau démographique et de la participation citoyenne ; Pierre Geay, maire-adjoint à la prévention de la tranquillité et de la sécurité ; Fabien Géry, maire-adjoint en charge de la culture et des associations culturelles. Des conseillers municipaux de l'opposition étaient aussi présents : Séverine Grard et Anthony Granger.        

Le principal intervenant fut le président de l'association Surfeurs d'eau douce, Charles Aubert.

Emplacement du projet de vague artificielle

Suite à cette présentation, les élus et le collectif Les Annéciens ne peuvent apporter leur soutien au projet tel qu'il nous a été présenté. 

De nombreuses zones d'ombre, d'approximations et un déficit d'informations sur l'impact potentiel d'un projet tel que celui-ci devraient inciter tous les élus à la prudence alors que le projet nous est aujourd'hui présenté comme ficelé. 


Exprimant notre attachement à cet espace naturel en plein cœur de ville et notre inquiétude quant à l'aménagement et l'investissement de celui-ci par cette nouvelle animation au bénéfice de quelques-uns, nous vous présentons point par point notre réticence :


1- L'appropriation du site par la petite communauté des surfeurs d'eau douce d'Annecy (ils pourraient être 250) est l'élément essentiel du projet. Branchés sur le mouvement, la turbulence, les surfeurs investissent un lieu sur le Thiou, le transforment au service de leur culture et de leur loisir. Ils s'engagent à donner vie au territoire artificiellement créé par leurs aménagements d'une écluse-passerelle (seuil Mercier, sous le pont routier, au niveau des anciens jardins ouvriers rive droite).

2- A part quelques supporters ou pratiquants étalant une morgue compassée devant les questions des profanes ou les objections des habitants, les surfeurs sont accueillants et pédagogues.

3- Les promoteurs conscients que ce lieu emblématique ne doit pas paraître confisqué par quelques uns font chaleureusement intervenir des associations, dont on ne sait trop si elles sont associées, consultées, ou si elles ne font que participer à cette présentation officielle avant de concourir à la vitalité du site expérimental. Les pêcheurs sont intéressés si leur pratique est mise en valeur, la FNE (France Nature Environnement) est vigilante.

4- Aucun calendrier ni du financement, ni de la demande de permis d'aménagement du site n'a été précisé, même par les élus invitants. 80 000 € de subventions publiques sont annoncées comme acquises (alors qu'elles n'ont pas été votées) : 30 000 € pour la construction par une entreprise privée du module nécessaire à la création d'une vague (subvention communauté Grand Annecy qui n'est encore votée) et 50 000 € pour les travaux sur les berges et la passerelle du Thiou (subvention commune Annecy). Rien n'est dit du coût de l'animation du lieu.

5- Rien n'a été dit des aires de stationnement des surfeurs ? Chorus ? Passerelles ? Sous-Aléry ? Pont-Neuf ?

6- L'association Surfeurs d'eau douce n'est pas un club sportif, Ses membres ne sont pas licenciés d'une fédération. Leur pratique et leurs intentions de formation peuvent-elles légalement trouver appui auprès des collectivités, dans une activité sportive qui réclame encadrement agréé et police d'assurance individuelle et collective sur un site public ?

7- La vulnérabilité du milieu naturel mérite sûrement une attention et un investissement de la part des collectivités locales. Une vague de surf n'est pas la condition d'un pareil engagement, qui réclame la présence des acteurs principaux de la régulation des eaux du lac dans le tour de table.

Héron sur le Thiou, symbole de la faune importante de la plus petite rivière de France

Réfléchissons ! Faisons de la politique, demandons-nous si cet aménagement coûteux est bien utile à tous les amoureux du Thiou, si pour le fun et le surf  il n'y a pas mieux que cette motricité étroite et régulée, si pour la faune, les poissons en particulier, il est avisé d'aménager un couloir de nage comme on invente une piste cyclable !

Le collectif Les Annéciens

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