09 Aug
09Aug

Depuis plusieurs années, les Annéciens sont de plus en plus nombreux à se plaindre de l'importante fréquentation touristique importante de leur ville, jugée envahissante. 2,5 millions de touristes qui font vivre, de près ou de loin près d'un actif sur trois sur la ville.

Par quoi se caractérise le "sur-tourisme" ? Généralement c'est un tourisme qui nuit aux habitants et à l'environnement. Dans les espaces naturels cela se traduit par une sur-fréquentation qui altère les sols, détruit les écosystèmes et dégrade durablement la qualité des sites.

Beaucoup d'Annéciens évitent de se rendre en centre-ville en été. La circulation y est difficile que ce soit en voiture, en bus ou à pied, ils étouffent. Oui pendant quelques mois, les Annéciens peuvent avoir le sentiment d'être dépossédés de leur ville. Mais...


Cela permet d'abord à la ville d'afficher un nombre record de commerces par habitants 

... qui pour bon nombre d'entre eux sont ouverts toute l'année, et rendent bien des services aux habitants. Cette fréquentation touristique permet aussi à nos commerçants, restaurateurs, bistrotiers et autres vendeurs de vivre et de créer de l'emploi.

Alors faut-il ne rien faire ? Au fond, nous sommes convaincus que l'introduction même de l’expression "sur-tourisme" nous engage dans une mauvaise direction. Elle insinue qu'il faudrait "moins" de touristes puisqu'ils sont en "sur-nombre" (oubliant au passage le poids économique de ce secteur). Quelles mesures pourraient être prises pour stopper ces flux ? des quotas ? des murs autour d'Annecy ? un péage ?


Changer de modèle ? Assurément oui. 

Mais il faut toujours garder en mémoire que la politique touristique n'est pas que le fait des autorités publiques. Elle associe évidement des acteurs privés auxquels il ne peut pas dire du jour au lendemain : changez de métier, perdez tout.


A Annecy, le problème est un problème de politique touristique. 

Des solutions existent :

1) Éclater les flux touristiques sur l'ensemble de la ville pour "déconcentrer" la vieille ville et les bords du lac. D'où nos idées de Central Parc à Meythet et de création d'une cité du cinéma du film d'animation à Seynod, tout comme la reconversion de la chapelle des Capucins en lieu d'exposition artistique. Autant de touristes mais mieux répartis, permet de limiter les nuisances.

2) Agir sur les locations saisonnières en réduisant le nombre de nuitées AirBnB pour limiter les abus sur les hausses de loyers et remettre sur le marché des logements. 

3) Développer une offre de transports en commun publics, type tramway, pour désengorger les routes et limiter l'impact de la circulation touristique (qui se rajoute à la circulation locale).

4) Faire de la pédagogie sur la fragilité de nos milieux naturels. C'est pourquoi nous proposons d'implanter dans la villa le Sud sur la presqu'île d'Albigny un espace pédagogique d'exposition pour sensibiliser le grand public la fragilité de nos milieux alpins.

5) Développer un tourisme quatre-saisons, qui étale la fréquentation touristique sur toute l'année, désengorgeant la période estivale et pérennisant les emplois en CDI dans nos commerces, notamment en réfléchissant à l'avenir du Semnoz, des bords du Fier, à un musée d'arts dans les étages de la mairie... voilà qui permettrait aussi de rendre notre fréquentation touristique plus acceptable pour tous.

6) Faire des équipements qui répondent à la fois aux besoins des touristes mais aussi à ceux des habitants, plutôt que de monter les uns contre les autres, comme en créant une halle des producteurs locaux aux Haras, ou bien encore des guinguettes à Albigny dans les villas existantes.

7) Faire respecter la tranquillité publique passée une certaine heure (notamment en vieille ville), en collaboration avec la police municipale, les commerçants et les riverains.


Entre les "mots-valises" et les slogans qui parlent de sur-tourisme à Annecy et une politique pragmatique, associant chaque acteur et entraînant notre tourisme vers d'autres finalités nous choisissons la régulation, la gestion, la politique.


Les élus du collectif Les Annéciens

Denis Duperthuy, Claire Lepan, Antoine Grange

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