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30 Oct
30Oct

Le 30 septembre 2024, la délégation de l'installation d'ombrières solaires photovoltaïques à des privés, à travers un nouvel Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI), a été actée par la majorité. Nous proposons une conception différente de la politique énergétique.  Ce qui est aujourd'hui un fardeau, à travers l'acheminement d'énergie polluante pour fournir les 63 GWh qui alimentent les 800 bâtiments publics notamment, peut devenir une force.


Une décision clé pour la transition énergétique

Lors du dernier conseil municipal, la majorité a acté le lancement d’un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) pour mettre à disposition une partie du domaine public, en vue du déploiement d’ombrières solaires photovoltaïques sur 9 parkings municipaux. Ce projet, loin d’être anodin, est essentiel pour la transition énergétique de notre ville. Pourtant, il soulève de nombreuses questions quant au réel engagement de la collectivité sur ce sujet.

"Un enjeu stratégique, d’intérêt public, mais confié au privé"

Le parking de l'Espace Rencontre est l'un des lieux proposés dans l'AMI

Aujourd’hui, le prix des consommations énergétiques de la Ville d’Annecy pour son propre patrimoine ont, comme partout, fortement augmenté, depuis l’inflation provoquée notamment par la guerre en Ukraine. Le déploiement de moyens de production sur son propre patrimoine est ainsi une source directe d’économies de “fonctionnement”, car l’énergie auto-produite est une énergie de moins à acheter à l'extérieur.

Ces projets sont donc des investissements dont la rentabilité peut être assurée à court terme (sur 10 à 12 ans maximum). Or, la Ville fait le choix de les confier au privé. Un choix que nous regrettons, et auquel nous nous sommes opposés.

L'argument de François Astorg ? La Ville préférait mobiliser ses moyens sur d’autres sujets, plutôt que là où le privé est en capacité d’investir. C’est, rappelons-le, la même logique qui a poussé la majorité à appeler les initiatives privées pour investir sur son propre patrimoine. Nous ne comprenons pas cette logique qui oublie de prendre en compte les coûts périphériques d’un tel modèle.

Un petit projet, de grandes conséquences

Si l’ensemble des projets proposés ne représente “que” 5% de la consommation électrique de la Ville, il n’y a aucun doute sur le fait qu’ils ont vocation à se multiplier à l’avenir, et ne pas se limiter à ces quelques opérations. Face à l’urgence climatique, il est d’ailleurs impératif que la Ville accélère le déploiement des installations photovoltaïques sur son patrimoine. Avec des objectifs de neutralité carbone fixés à 2050, chaque action compte.

"Comment la collectivité compte gérer industriellement le déploiement des énergies renouvelables sur son territoire ?"

Capture du procès-verbal de la délibération disponible sur annecy.fr

Certes, il ne s’agit là que de 9 premiers sites, potentiellement gérés chacun par un opérateur privé différent (les moins rentables ne trouveront peut-être même pas preneurs…). Comment est-il envisageable d’imaginer que de gérer demain des centaines de sites de production sur le domaine public, potentiellement sous la responsabilité d’un grand nombre d’opérateurs privés, ne soit pas générateur de coûts ? Il est certain que cette première décision n’est que la première pierre d’une usine à gaz administrative génératrice de coûts pour la collectivité, sans que cette dernière perçoit pourtant le bénéfice des projets concernés (c'est-à-dire la diminution de ses factures d’électricité). A l’heure où la Ville peine à boucler son budget, il est irresponsable de jouer aux ignorants.

Alors pourquoi pas Annecy ?

Cette décision reflète une vision court-termiste, avec des conséquences préoccupantes tant pour les finances de notre collectivité que pour la transition énergétique. Loin d’être un acte stratégique, elle semble s’inscrire dans une continuité d'”effets d’annonce” qui, depuis le début de ce mandat, n’ont pas abouti à des réalisations concrètes. Ce manque de vision est d’autant plus dramatique dans le contexte actuel, où chaque décision prise va peser sur les générations futures.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la Ville d’Annecy est dotée d’une régie municipale des parkings ! Contrairement à de nombreuses collectivités, nos parkings publics qui ont été massivement développés en régie (et non par le privé) à la fin du siècle dernier par des investissements colossaux, nous rapportent aujourd’hui de l’argent (qui mériterait grandement d’être réinvesti, mais ça, c’est une autre histoire). Quand à l’échelle d’une Ville il y a une masse critique pour gérer des parkings “en régie”, sans faire appel au privé, pourquoi ne pas faire de même avec la production d’énergies renouvelables ? D’autres collectivités du Département, moins grandes, le font pourtant : à Bonneville, à Passy, à Sallanches et aux Houches ! Alors pourquoi pas Annecy ? Pourquoi céder les bénéfices générés dans 10 ans au privé alors que ces derniers permettraient justement d’enclencher un cercle vertueux et de continuer à investir en faveur de notre autonomie énergétique ?

Un appel à l'action… PUBLIQUE !

Il est temps de repenser notre approche. La transition énergétique à Annecy ne doit pas être un simple slogan qui sert à vendre des initiatives et brader le patrimoine à l’initiative privée. Nous avons l’opportunité d’investir dans des projets rentables et porteurs d’avenir, qui bénéficieront aux générations futures. En agissant maintenant, nous pouvons véritablement faire de notre ville un modèle de durabilité et d'innovation.

Nous devons aller au-delà des intentions et mettre en œuvre des actions concrètes et efficaces pour garantir un avenir durable à Annecy. La transition énergétique n'attend pas.

Le mouvement Les Annéciens

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