21 Aug
21Aug

Il y a 3 ans désormais, les collègues élus des quatre intercommunalités qui composaient le SCoT en 2020 (la communauté de commune de Rumilly Terre de Savoie s’étant jointe à nous depuis 2022) m’ont témoigné de leur confiance en me confiant la vice-présidence déléguée à la transition écologique. 

78 communes, 290 000 habitants, 1021km² : ce vaste territoire du SCoT du bassin n’est pas sans enjeu, bien au contraire. La transition écologique s’y fait encore plus impérative qu’ailleurs, car la qualité de vie des habitants en dépend. A l’horizon 2041-2070, Annecy sera la ville d’Auvergne-Rhône-Alpes la plus touchée par les canicules avec Le Puy-en-Velay et Saint-Etienne. 

D’urgence, il faut donc adapter nos villes, nos villages, tout en préservant l’environnement exceptionnel dans lequel nous vivons, qui nous offre la chance d’un potentiel écologique immense entre lac et montagnes. Face à cet enjeu, nos documents d’urbanisme jouent un rôle majeur : ils ont le pouvoir de protéger et de réguler. Le SCoT est en cela un document incontournable que nous nous sommes attelés à expliquer sur le blog du mouvement Les Annéciens dans un article “Le SCoT, c’est quoi ?

Cette année fut une année intense dans toutes les instances à propos des documents qu’elles produisent (aux noms barbares) : 

  • à la Ville d’Annecy (avec la charte “bien construire” et la prospective Annecy 2050) ;
  • à l’Agglomération du Grand Annecy (Projet d’Aménagement et de Développement Durable - PADD du futur plan local d’urbanisme intercommunal) ;
  • au SCoT (Projet d’Aménagement Stratégique - PAS). 

A chaque fois, je me suis attaché à débusquer les discours tout faits, préfabriqués, alimentés par la polémique et les slogans politiques qui tournent au gré du vent de l’agenda médiatique. Cette lutte est nécessaire, car elle permet de débusquer les maquillages communicationnels. Ces maquillages ont souvent servi à masquer un manque d’ambition en n’expliquant pas toute l’importance réglementaire des documents d’urbanisme pour la transition écologique, le dynamisme économique et le bien être social et sociétal.

J’ai redoublé d’efforts cette année pour informer et construire un discours fondé sur des données fiables. Avec le mouvement Les Annéciens, nous avons ainsi publié toute une série d’articles sur le diagnostic du territoire haut-savoyard :

Cette série d’articles permet d’objectiver la situation, de nous rendre compte qu’il y a urgence à agir, mais surtout, que les problématiques sont complexes, imbriquées, et ne se règlent pas par des idées toutes faites qui se concentrent seulement sur un bout du problème. Je milite activement pour que la méthode parte d’un diagnostic territorial sérieux, pas fantasmé : que pouvons-nous encore nous permettre ? En fonction de nos ressources, tout d’abord, en fonction de la qualité de ce que nous aménageons ensuite, et surtout, pour qui ? Les objectifs que je défends sont les mêmes depuis 3 ans, et ils sont très clairs : 

  • avoir un SCoT ambitieux qui accompagne la diminution drastique de la consommation foncière (sols naturels et agricoles) pour atteindre le zéro artificialisation des sols en 2050 (bien que nous soyons le département le plus dynamique de France et que nous pouvions bénéficier de dérogations). Cette disposition a été actée au début de l’année, c’est une décision majeure pour le territoire.
  • permettre un rééquilibrage de ce que nous aménageons en priorisant les catégories sociales les moins favorisées pour lutter contre le navettage des travailleurs essentiels (et donc l’augmentation des déplacements).
  • asseoir la prise de conscience écologique, bifurquer enfin vers un modèle d’aménagement durable du territoire.
  • assurer le dialogue et la coopération entre l’ensemble des intercommunalités du SCoT, en surpassant les égoïsmes politiques et en travaillant ensemble dans une logique de responsabilité vis-à-vis du territoire du bassin annécien et ses habitants.
  • sensibiliser les élus et les habitants à l’importance d’un SCoT, l’importance d’une réglementation exhaustive et stricte de l’aménagement du territoire : rien ne doit être laissé au hasard. Le mouvement Les Annéciens a d’ailleurs tenu une édition des “Midis des Annéciens” sur ce sujet pour répondre à cet objectif de sensibilisation.

C’est dans cet esprit que j’ai tenu à publier un manifeste de la transition en explicitant les enjeux globaux et leur déclinaison locale. Pensons globalement, agissons localement. 

L’enjeu majeur de l’année a été le débat sur le projet d’aménagement et de développement durable (PADD) de l’Agglomération du Grand Annecy, soit le projet politique qui conduit la révision du plan local d’urbanisme intercommunal. Avec mes collègues élus du groupe Les Annéciens, nous avons fait connaître notre position sur notre blog et Denis DUPERTHUY est intervenu longuement en conseil municipal à l’occasion du débat sur le sujet.

Si les principes, tels que présentés dans la communication du PADD me semblent satisfaisants, je suis toujours dans l’incompréhension de la méthode qui a été employée pour en arriver là. J’ai été consterné par le fait que la majorité des débats tournaient autour d’objectifs quantitatifs (nombre d’habitants, de logements…), sur lesquels nous n’avons peu, voire pas du tout la main, plutôt que sur des objectifs qualitatifs, qui partent du quotidien des habitants (desquels découlent normalement les objectifs quantitatifs). Ces objectifs quantitatifs n’ont qu’un seul intérêt : afficher des chiffres pour satisfaire la stratégie de communication et les slogans de quelques-uns, en dépit du sérieux que nécessite un tel document réglementaire. Je m’inquiète vivement de cet égoïsme exprimé notamment par les élus de la majorité d’Annecy qui en arrivent à ignorer l’impact de leurs décisions sur les autres communes de l’Agglomération et des intercommunalités voisines, pourtant soumises aux mêmes difficultés : surchauffe et dégradation du cadre de vie.  

Dès octobre prochain, le Projet d’Aménagement Stratégique du SCoT (le projet politique) qui a été validé par les élus au mois de juillet 2023 sera présenté aux habitants des cinq intercommunalités à l’occasion de 6 réunions publiques.

  • Mardi 3 octobre à Rumilly à 19h
  • Mercredi 4 octobre à Doussard à 19h
  • Jeudi 5 octobre à Villaz à 19h
  • Mardi 10 octobre à Seynod à 19h
  • Mercredi 11 octobre à Villy-le-Pelloux à 19h
  • Jeudi 12 octobre à Sillingy à 19h

C’est l’occasion pour moi de vous informer que le SCoT du bassin annécien a un nouveau site internet sur lequel vous pouvez retrouver de nombreuses informations sur le fonctionnement de l’institution, son rôle, ses élus, et toutes les informations liées aux réunions publiques.

Je tiens à remercier l’ensemble des élus du SCoT, son bureau et le président, Antoine de Menthon, avec qui, ensemble, nous faisons largement évoluer ce document d’urbanisme pour lui donner la bifurcation écologique historique que je défends. C’est une fierté pour moi que les préoccupations écologiques que porte ma génération, loin des effets médiatiques dont usent certains écologistes auto-proclamés, soient écoutées et prises en compte dans le notre futur SCoT !

Antoine Grange, vice-président du SCoT du bassin annécien en charge de la transition écologique

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