26 Dec
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Certes, les besoins exprimés par le dynamisme du territoire haut-savoyard nécessitent de nouveaux aménagements, que ce soit pour les activités économiques (productives et commerciales) ou pour les logements. L’observatoire départemental dresse le bilan de l'artificialisation des sols depuis 2008. 

L’enveloppe urbaine dépasse 50 000 hectares et est en progression, en moyenne, de 221 hectares par an, soit une augmentation annuelle de 0,4% de son volume. Le poids de l’habitat dans l’enveloppe urbaine augmente légèrement depuis 2008 (52% en 2008, 53,9% en 2015, 54,5% en 2020), au détriment des autres occupations du sol. Cette lente progression traduit la volonté de mieux rationaliser l’espace urbain afin de limiter l’artificialisation des sols. Cela se fait aussi au détriment des lieux de respiration urbains (les espaces verts en milieu urbain ont reculé de plus de 12% depuis 2008).

La rationalisation progressive de l’usage du foncier se traduit également par une baisse un peu plus marquée de la progression de l’enveloppe urbaine entre la période 2008-2015 (278 hectares consommés par an) et 2015-2020 (221 hectares).

L'artificialisation par habitant continue d'augmenter de plus de 2,5% en 5 ans dans les stations de ski, mais aussi dans le Massif des Bauges et la rive Est du lac d’Annecy.

Les écarts sont tout à fait impressionnant sur le territoire haut-savoyard. Les communes en coeur d’agglomération atteignent des niveaux de densité propices à une très forte rationalisation de la ressource foncière et une concentration de toutes les activités humaines : 123 m² sont artificialisés par habitant à Annemasse, 180 à Ambilly, 221 à Gaillard, 229 à Annecy, 288 à Thonon, 323 à Cluses. A contrario, les communes de montagne se caractérisent par une proportion très forte en résidences secondaires et équipements calibrés pour une population touristique qui représente souvent plus de 10 fois la population permanente. On atteint ainsi 2393m² artificialisés par habitant aux Gets, 1961m² à Megève, 1739m² à la Clusaz. On retrouve aussi le cas particulier de communes qui abritent des activités humaines spécifiques et fortement consommatrices de foncier telles que les golfs ou des zones d’activité : 2108 m² à Giez, 1370 m² à Talloires-Montmin, 1617 m² à Chêne-en-Semine.

On remarque, par ailleurs, que ces écarts tendent à se creuser du fait d’une augmentation de l'artificialisation par habitant conséquente en stations de ski, dans les Bauges et la rive Est du lac d’Annecy.

217 hectares urbanisés en 2019, l’un des bilans les plus économes jamais réalisé

La progression de l’artificialisation des sols est donc très disparate en fonction des territoires. Le schéma de cohérence territoriale (SCoT) du bassin annécien est en cours de finalisation de l’étude sur l’évolution de la consommation foncière détaillée de chaque commune des 5 intercommunalités qui le compose. Cette étude doit permettre de projeter, à horizon 2050, le modèle de zéro artificialisation nette (ZAN). On peut tout de même être optimistes. Une grande partie des communes est déjà rentrée (contrainte ou volontaire) dans cette vision de la réduction de l'artificialisation des sols et de la rationalisation des espaces. Les efforts de ces dernières années, bien qu'encore insuffisants, montrent que c'est possible et évidemment souhaitable.

Le mouvement Les Annéciens

Source : https://www.hautesavoie.fr/sites/default/files/cg74/CD/HauteSavoie2030/observatoire2021.pdf

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