Surf sur le Thiou : un coup d’épée dans l’eau ?
L’été 2020 a été marqué par le dossier de l'installation d'une vague de surf sur le Thiou. Nous sommes quasiment 2 ans après le début de cette expérimentation. Il est temps de faire un bilan, au regard des engagements pris par l’association “Surfeurs d’eau douce”.
Rappel historique
Le 06 mars 2020, en plein premier confinement, le bureau de l’agglomération du Grand Annecy (présidé par Jean-Luc Rigaut) décide à l’unanimité de signer une convention avec l’association “Surfeurs d’eau douce" pour une expérimentation d’une vague sur le Thiou dont l’échéance est inscrite au 31 décembre 2021. L’agglomération s’engage à verser 30 000 € de subvention pour l’aménagement du site.
Élue en juin 2020, la nouvelle équipe communautaire avec Frédérique Lardet à sa tête et Denis Duperthuy à la vice-présidence en charge des finances, hérite du dossier. Le mouvement Les Annéciens avait déjà pu exprimer sa position, dans la continuité de ce que Claire Lepan et Denis Duperthuy avaient défendu au cours du précédent mandat. Retrouvez notre position dans deux articles de blogs rédigés au début du mandat :
Après négociations, le Grand Annecy arrive à réduire la subvention de moitié. Lors du conseil communautaire du 24 septembre 2020, une subvention d’investissement de 15.000 € est votée par 58 voix pour et 12 contre (dont celles des élus Les Annéciens).
Depuis, la vague a été mise en service.
Du côté de la Ville d’Annecy, qui devait accompagner ce projet (et dont la majorité a largement soutenu le projet) nous n'avons étrangement jamais vu passer ni convention ni subvention… Pourtant, la Ville s’engageait (cf. la presse de l’époque) à “réhabiliter les berges”. C’était d’ailleurs le principal argument de la nouvelle équipe soit disant écologiste pour soutenir ce projet : on allait en profiter pour faire de la pédagogie, installer des panneaux d’information, et nettoyer les berges.
Résultat près de 2 ans plus tard : RIEN.
L’agglomération a financé un projet à vocation privée (seuls les adhérents de l’association peuvent utiliser cette vague pourtant financée en partie sur fonds publics) et la commune n’a rien fait pour les rives du Thiou.
Engagements
Voici les engagements pris à l’époque (et qu’on retrouve sur leur site internet) par l’association :
Si les engagements 1 et 2 (qui servent exclusivement les intérêts de cette association) ont bien été respectés, les autres sont restés en grande partie lettre morte. Ce sont pourtant eux qui auraient pu donner un caractère "d'intérêt général” à ce projet.
Il y a bien eu à l’automne 2020 une collecte de déchets dans le Thiou, comme cela se passait les années précédentes. Mais l’opération n’a été faite qu’une seule fois et jamais reconduite… L’installation des panneaux de sensibilisation a certainement été "oubliée" contrairement aux engagements pris. Enfin, les actions de sensibilisation… on les attend toujours !
Expérimentation et après ?
Face à ces manquements aux engagements pris, les Annéciens souhaitent que soit rendu public le rapport de fin d’expérimentation (on arrive au bout des 2 ans !) tel que l’engagement avait été pris au point 5. Nous interrogeons également FNE (France Nature Environnement) Haute Savoie qui avait soutenu le projet pour être le garant des engagements écologiques pris pour connaitre son point de vue. Est-ce que les objectifs, en particulier environnementaux, économiques et sociaux ont été simplement annoncés ? Ont-ils été atteints ? Est-ce que l’utilité du projet a pu être démontrée?
A la vue des documents et rapports, et même si ça semble assez mal parti, Les Annéciens se prononceront sur l’utilité du projet et sur de l'intérêt de pérenniser cette vague. Nous rappelons que cette expérimentation devait avoir une fin. C’est au regard des effets constatés que la décision de rendre cet équipement pérenne sera prise ou non.
Le mouvement Les Annéciens