03 Jan
03Jan

Le dernier conseil communautaire a mis en évidence le déficit structurel de la station de sports d’hiver du Grand Annecy depuis la mise en route du Télémix et des équipements annexes. Bien que cet équipement améliore la qualité des remontées mécaniques qui permettent d’accéder au plateau depuis le bas de la station, sa création relève davantage du “bling bling” que d’une véritable vision sur le devenir à moyen et long terme de la station du Semnoz.

En effet, en 2019, la livraison du Télémix, financé par emprunt sans recettes supplémentaires, a fragilisé l’équilibre déjà précaire du budget de la station du Semnoz. Face à ce déséquilibre qui n’a visiblement pas été appréhendé et anticipé, il s’agit de trouver de nouvelles ressources pour combler le déficit et continuer à investir (un peu).

Aujourd’hui il est temps de prendre des décisions audacieuses comme avaient su le faire d’anciens maires par le passé. 

Nous devons nous questionner sur l’avenir de ce site à horizon 20-30 ans. Que voulons-nous, collectivement, pour le Semnoz d’ici 2050 ? Loin de la fuite en avant vers toujours plus de ski (logique promue par le Télémix et l’installation de canons à neige), Les Annéciens prônent une approche pragmatique, réaliste et raisonnable, indispensable lorsqu’il s’agit de penser et d’anticiper la nécessaire transition des stations de basse et moyenne altitude.

Tous les spécialistes du climat nous le disent : d’ici 2050 les stations de ski de moyenne montagne vont subir de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique, et voir les jours d’ouverture de leurs domaines skiables fortement se réduire (mettant en difficulté financière les opérateurs). Nous pensons qu’il est important d’anticiper ces réalités, progressivement, sans nécessairement opposer le ski et les autres activités davantage orientées vers la nature et les autres activités de plein air et de détente...

Le Semnoz est d’abord un espace de détente, de balade, de respiration pour les habitants de notre agglomération. 

En hiver, quand les conditions météo le permettent, il accueille une activité de ski pour toutes les familles de l’agglo, grâce à des tarifs très bas. C’est cette vision que nous souhaitons voir portée et soutenue par l’agglomération.

Il ne s’agit pas d’arrêter tous les investissements à destination du ski. Mais il aurait été bon de s’interroger davantage sur ces gros investissements en amont de leur réalisation. Maintenant qu’ils sont réalisés, gardons en état de marche les infrastructures de ski actuelles en les entretenant et les mettant à niveau. Mais il est vraisemblablement temps de tourner la page des investissements importants tournés vers cette activité uniquement

Nous conseillons d’investir pour encourager la pratique du Semnoz durant les 4 saisons, et à destination des habitants d’abord. Investir dans ce cadre signifie : informer avec de la signalisation, aménager des espaces d’accueil, organiser les flux d’accès, tout en gardant cette vision “verte”, garante de la diversité des activités et de l’intérêt que présente ce site exceptionnel et facile d’accès aux portes d’Annecy. Dans ce cadre, le ski devient une activité “parmi d’autres” sur le Semnoz. 

Alors qui doit payer les investissements futurs et le plan d’investissements de plus de 6 millions d’euros prévu sur le mandat (qui ne prévoit pas de gros investissements hormis la rénovation du chalet “Le Courant d’Ere”) ?

La question n’est pas que technique, elle est avant tout politique. Une fois que la vision d’avenir que l’on souhaite sera définie, deux choix seront possibles :

  • Soit le Semnoz a vocation à demeurer une station de ski et donc on poursuit les investissements dans le ski, alors c’est aux usagers (les skieurs via le forfait) qui doivent payer. 
  • Soit le Semnoz s’affirme d’abord un espace de détente à vocation familiale et donc on investit sur de l’information, des aménagements “doux”, alors il apparaît légitime que le contribuable (via le budget général) contribue à ces investissements destinés au plus grand nombre. 

La station, comme activité commerciale saisonnière, doit de son côté trouver son équilibre financier. L’orientation du programme de rénovation-reconstruction du “Courant d’Ere” est bien différente dans un cas ou dans l’autre.

Derrière ce sujet qui peut paraître un sujet technique et comptable par une approche financière, c’est en réalité une vision de l’avenir du Semnoz qui est soulevée. Ce débat doit avoir lieu ouvertement et préalablement avec les citoyens car le Semnoz est un espace de proximité dont nous savons l’attachement affectif de toutes et tous. 

La vision politique d’abord, les décisions concrètes ensuite !  

Le mouvement Les Annéciens

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