06 Feb
06Feb

L'eau potable est un bien commun, essentiel à la vie. En conséquence de quoi, il ne peut exister de barrières à son égal accès pour tous.

La mise en place d'une "part fixe" (un abonnement annuel) sur les factures d'eau est une barrière qui doit être supprimée, et certainement pas réintroduite. 

Certes, nous constatons sur le territoire du Grand Annecy une baisse continue des consommations d'eau par les foyers. Cette baisse est écologiquement vertueuse et permet un moindre impact de l'Homme sur le milieu naturel. La politique menée sur l'ex-C2A (communauté d’agglomération d’Annecy, disparue en 2017 pour faire place au Grand Annecy), sans part fixe, a donc prouvé son efficacité environnementale

En face de cette baisse des consommations (et donc des recettes), nous avons un réseau de production et de distribution qui présente des coûts fixes (les canalisations, l'usine de production, etc.) risquant à terme de provoquer un problème d'équilibre budgétaire qui ne peut être passé sous silence.

Mais l'instauration d'une part fixe pour couvrir une partie des frais fixes est une erreur sociale, un non sens environnemental et pour tout dire : une paresse intellectuelle. 

Socialement, cela revient à pénaliser les "petits" ménages qui consomment peu (étudiants, retraités, familles seules ou monoparentales). Écologiquement, cela revient à partir du principe que le consommateur a une consommation forfaitaire qu’il sera donc incité à consommer puisqu’il payera de toute manière, alors qu’il faudrait l’inciter à consommer moins. 

D'autres modes de facturation existent. Car si le système de tarification actuel a prouvé son efficacité environnementale (la consommation baisse), il reste très inégalitaire socialement. Des modes de facturation progressive, ou sur critères de revenus ont été mis en place ailleurs. Une synthèse intéressante a été produite pour le Grand Lyon en 2011 et peut se trouver ici

Ainsi, les élu.e.s du groupe Les Annéciens demandent qu'avant toute décision de changement des grilles tarifaires pour l'eau potable, une étude large, ouverte à toutes les options, garantissant à la fois l'équilibre budgétaire, la réduction des consommations et un égal accès à tous, soit menée. 

L'eau potable est un enjeu de ce siècle. Il mérite un débat citoyen ouvert et transparent car derrière des propositions parfois présentées comme "techniques" se cachent souvent des principes politiques forts. 

Les élu.e.s du collectif "Les Annéciens"

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