Le 29 janvier dernier à l’occasion du débat d’orientation budgétaire, le Premier adjoint prononçait ces mots :
"Que ce soit dans la presse, dans ce Conseil ou ailleurs, j’ai entendu parler de « mauvaise gestion », de « mise sous tutelle », que l'on ne savait pas gérer une ville. Je tiens à le préciser, c’est totalement faux. Des agents sont venus me voir me disant « Alexandre, on ne va pas être payé à la fin du mois… ? » parce que de fausses informations ont été diffusées. Que l'on critique notre gestion, notre politique, aucun souci, mais dire des choses fausses, je ne suis pas d'accord."
Le groupe "Les Annéciens" revendique d’être à l’origine de l’affirmation selon laquelle la trajectoire financière prise par notre Ville pouvait entraîner une mise sous tutelle. C’était donc une attaque à peine voilée contre nos déclarations passées. Comment le Premier adjoint peut-il être aussi affirmatif sur le fait que votre majorité “sait gérer une ville” ? Il y a deux mois alors qu'il faisait encore la leçon aux groupes d'opposition à l'occasion du débat d'orientation budgétaire (qui ne prévoyait pas de hausse d'impôts, soit dit en passant), il déclarait plein de naïveté : “tout va bien”.
Lors du dernier conseil municipal, pour ne pas être mis sous tutelle, la majorité a été obligée d’augmenter, pour la seconde fois dans ce mandat, les impôts des Annéciens. Et elle n’y est pas allée avec le dos de la cuillère. Ils en ont appelé dans la presse à la “solidarité des propriétaires”. Qui, depuis des années et la suppression de la taxe d’habitation fait preuve de solidarité envers la collectivité sinon déjà les propriétaires ? Une fois de plus, fidèle à ses caricatures, cette majorité confond être propriétaire à Annecy et être riche. Nous, nous pensons à ces milliers de retraités qui sont propriétaires après une vie de travail, à ces couples qui se sont endettés sur 25 à 30 ans pour rester ici avec leurs enfants. Ils apprécieront cet appel à la solidarité en pleine période d'inflation où beaucoup d'habitants de notre ville, dont ces petites propriétaires, se serrent la ceinture.
En 2020, au moment des élections, la presse et les commentateurs avaient bien analysé l’enjeu majeur de ce mandat : réussir la fusion des communes, c’est-à-dire harmoniser le service public, faire naître un sentiment d’appartenance et réaliser les économies promises pour garder une pression fiscale modérée, sur un territoire où la vie est chère.
Non seulement les services publics ont été revus à la baisse, les économies promises faute de décisions courageuses n’ont jamais été prises (comme la rationalisation des bâtiments, des événements, la mutualisation des services), la mise en place d’une réelle démocratie participative, fondement du sentiment d’appartenance, est inexistante, mais malgré cela, la majorité est tout de même réduite à donner un coup de bambou fiscal pour s'en sortir.
La majorité trouve toutes les fausses raisons à cette décision, la renvoyant tantôt sur le passé et la gestion Rigaut/Barry/Mauris/Segaud-Labidi (dont trois sur quatre sont dans la majorité actuelle), tantôt en invoquant les aléas de l’histoire (Covid, inflation, cyberattaque, il ne manque que les phases de la lune pour être complets). Mais la réalité est ailleurs : au bout de 4 ans, ce résultat est le résultat de cette majorité, celui d'une gestion calamiteuse. Les autres collectivités ont subi les mêmes aléas et bien peu ont augmenté les impôts.
Très loin de nous réjouir de la situation, nous prenons à témoin les Annéciens : ils se souviennent des propositions que nous avons faites de façon régulière et répétée pour sortir de l’ornière budgétaire dans laquelle cette majorité nous conduisait. Encore fin janvier, lors du dernier débat d’orientation budgétaire, nous avons fait des propositions pour réduire les dépenses. Mais pour cela il aurait fallu une majorité courageuse.
Cette hausse de la fiscalité est un échec. Celui de la politique et de "l'équipe" Réveillons-Annecy-Respire. Celui de l’absence d’écoute et de dialogue de leur part. Mais cet échec, ce sont les Annéciens qui vont le payer.
Non pas parce que les impôts augmentent (les Annéciens seraient en mesure de le comprendre s’il y avait de vrais projets, une vraie vision pour l’avenir) mais par l'inaction et l'immobilisme de la majorité qui nourrit le rejet de la politique par les électeurs. Eux qui avaient promis de ne pas augmenter les impôts voire, pour l’équipe de Madame Lardet de “redonner 2 millions d’euros” par an d'impôts aux Annéciens. En conséquence de quoi ce sont 10 millions de plus qu'elle prendra dans leurs poches.
A cause de cette majorité, et c’est là encore pire, la parole publique n’a plus aucune crédibilité. Il y a deux mois tout allait bien, il n’y avait aucune trace d’une potentielle augmentation d’impôt dans le débat d’orientations budgétaires. Aujourd’hui tout va mal. Il y a 4 ans, moins d'impôts, aujourd’hui, plus d'impôts. Et tout cela pour faire quoi ? Qu’a-t-elle fait de l’argent des Annéciens depuis 4 ans ? Où sont les grands investissements ? La majorité augmente les impôts pour nourrir une bureaucratie de bureaux d’études, de communicants, qui vous disent ce que vous avez envie d’entendre mais qui n’apportent rien à Annecy.
Nos élus ont donc en cohérence voté contre cette hausse d'impôts qui est le fruit d'une gestion calamiteuse, et parce qu’un autre chemin était possible. Contrairement au groupe majoritaire "Annecy Respire" qui annonce de manière énigmatique “ne pas voter l’augmentation d'impôts” dans le dernier bulletin municipal mais qui va finalement la laisser passer en s'abstenant, nous assumons les responsabilités que les Annéciens nous ont confiées, avec courage et détermination. Oui, en 2020 nous avions dit que nous n’augmenterions pas les impôts de la ville parce qu’avec une politique courageuse ca n’aurait pas été nécessaire. C’est le pacte de confiance qui nous lie à Annecy, aux habitants.
Un dernier point de satisfaction tout de même. Vous avez renoncé à réduire les subventions aux associations de 5% grâce à la pression de l’ensemble des groupes d’opposition. C’est une victoire même si elle laisse un goût amer : celui de la baisse de pouvoir d’achat pour ces associations qui subissent de plein fouet l’inflation de ces deux dernières années.
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Le mouvement Les Annéciens