07 Nov
07Nov

La question des mobilités est au cœur des préoccupations des habitants d'Annecy. Le congestionnement actuel des voies de circulation automobile et la faiblesse de l'offre en transports en communs, sans compter les difficultés pour les cyclistes, rend leur quotidien difficile, et leur qualité de l'air mauvaise.

Le Grand Annecy a organisé dans l'urgence une "conférence des mobilités des bords du lac" et fait des annonces pour l'été prochain. Les premiers retours font apparaitre que la mise en œuvre d'un tramway coutera à la collectivité plusieurs centaines de millions d'euros. Ces investissements sont nécessaires, il reste cependant à s'interroger sur leur financement.

La Présidente du Grand Annecy fait valoir, à juste titre, que notre agglomération est peu endettée et qu'il existe donc une marge de financement par endettement. C'est vrai. Cependant cet endettement n'est pas infini. Il faut le dire tout net :

Nous ne pourrons pas financer un réseau entier de tramway (plus de 300 millions d'euros) uniquement par endettement, au risque de faire tomber notre agglomération dans l'insolvabilité.

Nous sommes convaincus que le débat sur les mobilités :

  • ne doit pas être saucissonné (une conférence sur tel territoire, une autre sur tel autre) mais pensé globalement ;
  • que les citoyens, les entreprises et les associations doivent être associées plus étroitement au débat ;
  • que la question du financement de ces infrastructures doit être posé sans tabous, démocratiquement.

La dette n'est pas une ressource et s'il est normal de payer un réseau de tramway sur plusieurs générations, il ne faut pas que ce soient nos enfants qui payent tout. 

Il n'existe pas, pour une collectivité comme notre agglomération, d'argent qui tombe du ciel.

C'est pourquoi « Les Annéciens », dans leur programme électoral portait l'idée d'organiser une vaste concertation citoyenne pour construire ensemble à la fois les solutions techniques envisageables, et à la fois les solutions de financement. Nous réitérons cette demande d'un large débat sans tabous associant toutes les parties prenantes. D'autres solutions de financements existent et méritent d'être mises sur la table : contribution des ménages, des entreprises, des communes, des usagers.

Se lancer dans un tel chantier de réalisation d'un tram sans se poser en amont ces questions ne serait pas sérieux et obligerait dans quelques années, quand l'endettement aura atteint des proportions insoutenables, à ajuster les impôts dans la précipitation et sans concertation.

Avoir des ambitions c'est bien ; s'en donner les moyens, c'est mieux. Il est illusoire de croire qu'on deviendra un "territoire exemplaire" à moyens constants.


Le collectif Les Annéciens

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