01 Oct
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La ville d'Annecy a confié pour 3 ans (2018-2019-2020) à la société GMC Event l'organisation du marché de Noël. La situation de crise sanitaire pose nécessairement la question de la tenue de cet événement qui rassemble chaque année des milliers de visiteurs. La question a été abordée en commission économie de la ville (dont je fais partie) et voici ce que j'ai dit.


Le contrat de DSP* prévoit que si l'initiative d'annuler cette manifestation est prise par la ville, celle-ci doit dédommager l'entreprise des frais engagés (plusieurs centaines de milliers d'euros) pour une situation dont elle n'est pas responsable. 


De son côté, l'entreprise finance une grande partie de cet événement grâce à la buvette de l'espace "Montagnette" situé en face de Courier. Or, on sait que les services de l'Etat vont imposer une réduction drastique du nombre de places, de la manière de consommer (nécessairement assis); qui va venir inévitablement remettre en cause le modèle économique de la manifestation. Sans compter que de nombreux exposants ont déjà fait savoir qu'ils ne viendraient pas cette année, payant des fortes sommes de locations de chalets sans assurance d'une affluence suffisante. Quoiqu'elle en dise, pour l'entreprise, l'annulation de l'événement, à l'initiative de la ville, serait une chance de ne pas faire une édition à perte.


Les règles sanitaires sont fixées par l'Etat et la préfecture. La ville souhaite la tenue de l'événement avec respect des mesures de sécurité sanitaire. Il n'y a donc aucune raison pour la ville d'annuler de sa propre initiative cet événement (et de payer des dédommagements à l'entreprise). C'est bien à l'entreprise de faire des propositions d'aménagement pour cette édition 2020. Il ne serait de l'intérêt de personne que cette édition mette à mal une entreprise locale. Il faut donc trouver des solutions.
La ville propose (et j'adhère à cette idée) de reporter l'édition 2020 en 2021 (qui est une date hors validité de la DSP) en signant un avenant, mais l'entreprise veut 2 ans de plus (2021 ET 2022)... Cette demande apparait clairement déraisonnable. La ville a le droit de relancer un appel d'offre, en modifiant au passage les conditions posées à l'organisateur (un peu moins de babioles chinoises sur ce marché de Noël? par exemple), pour les éditions 2022 et suivantes. La ville propose aussi de nouveaux lieux pour implanter des chalets, mais cette proposition apparait peu envisageable car ce qui fait venir les acheteurs c'est une certaine "concentration" de marchands dans un espace clairement défini.


Dans cette histoire, il ne s'agit pas de jouer l'opinion dans un sens ou dans un autre. Juste de poser clairement les enjeux du débat et de trouver des solutions raisonnables pour garantir la sécurité sanitaire de tous, la viabilité économique d'une entreprise et la tenue, dans les années prochaines, d'un événement revu et corrigé.


Denis Duperthuy, membre de la commission commerce à la Ville d'Annecy


* DSP : Délégation de service public

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