20 May
20May

Bernard Bosson avait une règle d'or que j'ai faite mienne au fur et à mesure de nos rencontres et de nos discussions. Cette règle d'or, il la résumait ainsi : 

"A Annecy, on n'oppose pas économie et écologie."


Notre combat commun contre l'implantation du nouveau centre des congrès à Annecy était la suite logique de cette règle d'or : en bétonnant les bords du lac pour des motifs économiques, on sacrifiait l'écologie.

Cette règle a aussi été mienne quand je me suis opposé au saccage du parc des Capucins, à l'installation de canons à neige au Semnoz et tant d'autres projets... C'est encore la mienne quand il s'agit de faire des propositions pour aider les chefs d'entreprises, les cafetiers, les restaurateurs, les commerçants, dans cette période difficile que je vis également à titre professionnel.

Tenir cette ligne de crête pragmatique et réaliste qui met à égale distance le cadre de vie qu'il faut préserver et l'emploi qu'il faut garantir, est souvent difficile. Notre modèle de développement actuel sacrifiant beaucoup trop la Nature sur l'autel de la croissance.

Le plus compliqué est de faire comprendre cette position dans un monde de l'hyper-communication où ce qui compte le plus ce sont les slogans (si possible simplistes) : l'emploi, l'emploi, l'emploi ou, à contrario le vélo, le vélo, le vélo.

Et si on faisait l'emploi ET le vélo ? Je continue de penser que c'est possible sans sacrifier rien à notre qualité de vie et à la qualité de nos emplois. C'est intellectuellement exigeant, mais aussi passionnant car il faut savoir être imaginatif. C'est un défi majeur et une exigence pour les générations futures : leur permettre de rester ici, au pays pour vivre et gagner leur vie, s'épanouir dans son emploi, tout en vivant dans un cadre de vie préservé et respecté.

Cette règle d'or, j'en suis un peu le fruit, moi qui ait monté une entreprise (qui a donc ses exigences de rentabilité "économique") horticole et touristique dont le message principal est le respect de la nature, des cycles de croissance des végétaux, en ayant fait le choix de n'utiliser aucun produit chimique (une conviction écologique).

Opposer l'économie et l'écologie est une erreur. Pour pouvoir concilier les deux, il ne faut plus que l'objectif "économique" soit une croissance sans limite (car cet objectif rentre en contradiction avec l'objectif "écologique"). L'objectif économique doit être la garantie d'un emploi épanouissant et rémunérateur pour tous, garantissant des conditions de vie dignes. On ne vit pas bien pauvre dans un cadre de vie exceptionnel.


Denis Duperthuy - Tête de liste

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