10 Dec
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Nous renouvelons notre inquiétude sur l’offre de logement à Annecy et ses conséquences sur le prix de l’immobilier. De toute évidence, et ce sont les alertes des élus du territoire, des professionnels et des habitants qui cherchent à se loger : la Ville d’Annecy aura du mal à respecter ses engagements en matière de production de nouveaux logements sur la commune nouvelle.

Retrouvez l'intervention d'Antoine Grange en séance du Conseil municipal

Petit rappel du plan local de l’habitat du Grand Annecy 2020-2025 : 

« Le PLH poursuit un raisonnement d’accueil maîtrisé de la croissance démographique à venir en retenant l’hypothèse d’une poursuite des évolutions récentes. » p.13 du PLH

« Le PLH reprend à son compte le principe de l’armature urbaine prescrit par le SCOT et vise la production de près de 80% de l’offre nouvelle de logements dans le cœur d’agglomération. » p.13

Les objectifs, certes ambitieux, mais indispensables au maintien d’un équilibre vital pour le territoire, son tissu économique et ses habitants, prévoient sur la Ville d’Annecy la production de :

  • 400 logements locatifs sociaux/an
  • 200 logements abordables (PSLA/BRS)/an
  • Avec un seuil de rattrapage au titre de la loi SRU de 354 logements aidés /an.

Nous alarmons sur le non-respect de ces quotas qui entraînera de facto le paiement d’amendes importantes à partir de 2025 et, pire, permettrait in fine à la préfecture d’imposer la construction de logements sociaux sur des terrains qu’elle choisira elle-même : lorsque l’application du droit de préemption et l’instruction des permis de construire seront instruits par la préfecture, on risquera d’être surpris (certaines communes en ont déjà fait les frais, notamment Saint-Jorioz) ! Aujourd’hui les projections montrent que l’effort est largement insuffisant, elles sont dégradées du fait de nombreux refus et/ou de l’annulation injustifiée de nombreux permis de construire sur la Ville (depuis la nouvelle majorité) dont la plupart s’inscrivent pourtant dans une logique de réhabilitation ou en renouvellement urbain. Deux tiers des annulations de permis de construire que nous nous sommes procurées et que nous avons étudiées se trouvent sur des friches, du bâti insalubre ou inoccupé ou en "dent creuse".

 Illustration d'une dent-creuse

Nous persistons à dire que le refus de projets d’habitat collectif sur ces terrains déjà artificialisés est antiécologique et anti-social, alors que l’on bétonne dans le même temps les espaces agricoles les plus fertiles de l’agglomération à la Pilleuse à Seynod et que des milliers de personnes sont en file d’attente pour obtenir un logement.

Comment, la Ville d’Annecy, dont le seul projet d’envergure qu’est le projet ALTAREA-COGEDIM sur les terrains de NTN-SNR derrière la gare qui ne propose que 30% de logements locatifs aidés, sans bail réel solidaire, pourra espérer rattraper son retard et limiter la spéculation immobilière ?

Comment la Ville d’Annecy arrivera-t-elle avec les refus de permis de construire et le faible taux de logements aidés sur son seul grand projet (de plus de 600 logements) à respecter ses engagements pris dans le PLH pour respecter la loi SRU en 2025 et enfin réagir à la problématique du logement à Annecy ?

Des solutions très concrètes auraient déjà pu être prises : encadrement des loyers, augmentation du taux de production de logements sociaux dans les nouvelles opérations, généralisation du BRS... Mais la mairie préfère saupoudrer ce qu'elle considère comme une politique urbaine de communication, contre l'intérêt de l'environnement et des habitants.

Les élus "Les Annéciens"

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