29 Sep
29Sep

A la tête d’un patrimoine immobilier important, la Ville d’Annecy est détenteur du complexe de la Plage de l’Impérial sur la presqu’île d’Albigny, sur lequel s’élèvent plusieurs infrastructures, dont la discothèque le Pop Plage, le restaurant le Moon et de nombreux équipements sportifs et de loisirs dont l'accès saisonnier est payant.

Ces espaces prestigieux, emblématiques et idéalement situés en front de lac font actuellement l’objet d’une délégation de service public, d’une durée de quinze ans, et dont on apprend qu’elle arrive à terme à la fin de l’année 2021. La délégation de service public (DSP), conclue à la suite d’une démarche d’appel d’offres, conduit la Ville à mettre le site à disposition d’un exploitant privé qui s’engage à honorer un certain nombre de contreparties, au premier rang desquelles le versement d’un loyer à la collectivité, assorti d’une obligation de conduire des investissements d’un montant minimum prédéfini, en l’espèce 1,5 million d’euros échelonné sur 15 ans, soit 100 000 euros annuels, pour maintenir et valoriser les infrastructures.

Alors que les démarches et réflexions préalables au renouvellement de la DSP s’engagent, la presse s’est largement fait l’écho du montant du loyer annuel acquitté par le délégataire, à savoir 100 euros par an. La faiblesse de ce « ticket d’entrée » pour se voir remettre les clés du site a de quoi surprendre. Chacun, particulier comme professionnel, pourra s’en faire une appréciation :

  • à la lumière de ses propres conditions locatives ou de gérance ;
  • au regard des tarifs d’entrée et des consommations pratiqués sur place ;
  • en connaissance des conditions du marché immobilier sur ce secteur très prisé.
  • avec une clause d'exclusivité pour une exploitation de commerces « les pieds dans l'eau » permettant ainsi de contourner la loi littoral. 

Le montant symbolique de cette obole peut donc apparaître comme une aubaine… sauf pour la Ville et ses contribuables ! Quant à l’exigence d’investir pour maintenir le complexe en état, l’effort pour le délégataire est loin d’être disproportionné… car il est évidemment couvert par les produits d’exploitation, eux-mêmes permis par un loyer quasi gratuit. Personne ne s'inquiète pour la prospérité d'un délégataire auquel la foule des « apérosés » du jeudi assurent par exemple la vente de dizaines de milliers de bouteilles en quinze ans

Dans un contexte où les habitants ont lutté victorieusement pour mettre fin au rêve de la majorité Rigaut-Accoyer de supprimer la préservation et l’ouverture au public des rives du Lac, au profit d'un totem-centre de congrès, le mouvement les Annéciens s’invite dans le débat :

  1. faut-il s’engager dans une nouvelle DSP intégrale, ou opter pour une gestion directe de tout ou partie des installations ? Une nouvelle DSP doit-elle couvrir une période aussi longue que 15 ans ? 
  2. peut-on encore accepter que des biens publics soient ainsi livrés à des intérêts privés en toute déconnexion de leur valeur réelle, et sans réel retour pour la collectivité et ses contribuables ?

Attachés à l’accessibilité aux rives du lac, les Annéciens ont à cœur de défendre la gratuité et l’accessibilité au public. Les Annéciens sont les seuls à avoir présenté un programme électoral chiffré pour les rives, où d'ailleurs l'Hôtel de Ville réhabilité devenait un Musée d’art moderne !

Personne ne comprendrait que la Ville ne profite pas de l’échéance de la DSP en cours pour se mettre enfin elle-même en conformité avec les dispositions de la loi littoral qui prévoit entre autres… « la servitude de marche pied ». La gratuité de l’accès à l’eau à pied doit être acquise. Reste à envisager l’avenir de la villa Abeille, dont le mouvement les Annéciens aimerait qu’elle devienne un espace d’accueil pour le public en lien direct avec le lac.

L’eau n’oublie pas son chemin ; les Annéciens n'oublient pas leur itinéraire.

Le mouvement Les Annéciens

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