24 Jul
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Le constat est partagé : se loger à Annecy est cher. Les Annéciens, depuis la campagne électorale des municipales ont placé cette question du logement au cœur de leurs préoccupations :

  • car c’est un levier social, qui permet à tout le monde de continuer à vivre à Annecy, quels que soient ses revenus ; 
  • mais aussi car c’est le levier majeur d’une réponse au réchauffement climatique, nous permettant d’envisager une réduction majeure de nos émissions de gaz à effet de serre.

« L’urgence climatique, et notamment les derniers rapports du GIEC, nous impose de nous réinventer en matière d’habitat » dixit François Astorg, maire d’Annecy. 

Il nous arrive d’être d’accord avec ces grandes déclarations auxquelles nous a habitué François Astorg par ses campagnes de communication municipales qui foisonnent depuis un an. Cependant, lui et son équipe n’ont pas trouvé meilleure méthode pour “réveiller” Annecy que de tout figer : bloquer les permis et les constructions nouvelles depuis leur arrivée à la tête de la ville. 

Antoine Grange est intervenu au nom du groupe Les Annéciens sur les décisions de refus de permis de construire lors du Conseil municipal du 17 mai 2021

Résultat ? Depuis un an, le prix du logement à Annecy atteint des records avec un prix de sortie pour un programme immobilier récent qui culmine à 6900€ du m². 

Tous les professionnels ont la même analyse, à tous les niveaux. Certes, l’attractivité d’Annecy et sa proximité avec la Suisse sont les facteurs importants qui expliquent (depuis déjà des décennies) un prix du logement bien plus élevé que la moyenne des villes françaises de même envergure. Mais depuis un an est constatée, en plus de ces phénomènes, une pénurie de logements qui s’explique essentiellement par les retards de livraison dus à la crise sanitaire

“« On est bien d’accord, répond Nora Segaud-Labidi. Mais le temps de pause que nous avons pris était nécessaire pour cadrer les choses. » Et ce qu’elle entend par « cadrer les choses », c’est réexaminer de A à Z toutes les demandes de permis de construire qui avaient été déposées ces derniers mois, y compris quelques-unes héritées de l’ancienne mandature. Selon cette dernière, environ 200 permis ont été déposés en 2020 et 57 d’entre eux ont été refusés. Les services, eux, estiment à environ 400 le nombre de projets en attente à Annecy.” dans L’Essor Savoyard

Ce constat partagé fait cependant face à une gouvernance municipale irresponsable, qui préfère faire croire à l’application de ses slogans de campagne qu’à apporter une réponse qui concilie l’urgence économique, sociale et écologique. 

Comment prétendre à une amélioration de notre bilan carbone lorsque les classes moyennes ne peuvent habiter à moins de 20 kilomètres de leur lieu de travail car la ville leur est trop chère ?

Évidemment qu’il faut revoir les standards de la construction à Annecy pour améliorer l’insertion des nouvelles opérations, favoriser les réhabilitations, le réemploi et généraliser la sobriété énergétique des nouvelles constructions. Il est plus que nécessaire d’accompagner la mutation du milieu du BTP et en réduire l’impact écologique. Une fois le cap fixé, faut-il encore se doter d’une méthode.

Il faut le faire à travers un dialogue avec les professionnels du secteurs, mais surtout, à travers les outils réglementaires à disposition des collectivités !

Ces outils sont les plans locaux d’urbanisme (PLU), les schémas de cohérence territoriaux (SCoT), les schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET). Aujourd’hui, la municipalité se meut dans une charte qui, en plus d’être le prétexte de l’arrêt des délivrances de permis de construire n’est en aucun cas “coercitive”, elle n’impose en fait rien.

L’autre effet indésirable de ces nouvelles démarches est la pénalisation des TPE/PME du secteur, notamment les agences d’architectes-urbanistes, tels qu’ils nous l’ont confié, mais tels qu’ils l’expriment dans le dossier de l’Essor Savoyard : « Multiplier les séances de travail, les dessins, les idées, je suis pour, mais c’est long ! Or moi, je suis payée quand le dossier est validé, qu’il avance », s’étrangle une architecte annécienne. Selon elle, « les grosses structures pourront sans doute adhérer à ce nouveau processus car les autres projets qu’elles mènent à côté les rémunéreront, mais les petites, non. Elles n’en auront pas le luxe et c’est dommage ».

Il faut que le maire comprenne que par ses décisions, il met les autres communes du bassin de vie sous pression. 

En effet, par cette décision égoïste de ralentir fortement la production de logements sur la commune nouvelle d’Annecy, le maire met au pied du mur, sur une problématique qui concerne l’ensemble du bassin de vie annécien, les maires des communes du Grand Annecy et au delà, qui devraient, pour lui, se soumettre sous le poids de la ville-préfecture. Où est la démocratie, le respect des habitants du bassin de vie et de leurs institutions ? Les autres communes ne bénéficient pas de tels moyens pour stopper la construction, et doivent donc supporter l’effort de construction de la Ville d’Annecy sur leurs communes.

Où est la démocratie dans une charte élaborée sans les élus issus des minorités au Conseil municipal ?

Nos élus ont eu le droit à une simple présentation du calendrier, après consultation des professionnels par la maire-adjointe : il ne faudrait quand même pas que la minorité mette le doigt dans cet engrenage si bien huilé qui sert la stratégie politique de la majorité ? Plus objectivement, comment prétendre considérer les institutions, la démocratie élective et la démocratie participative sans même associer les élus de la commission concernée pour élaborer cette charte ? Voici donc le renouveau démocratique dont ils parlaient : digne d’une République bananière, celle où l’on sollicite et où l'on fait parler des experts pour afficher quelques termes techniques à côté des ses slogans sans fond. 

Un an après le début du mandat, notre inquiétude est plus grande que jamais pour Annecy.

Voici ici les preuves flagrantes qui montrent que la gouvernance annécienne, dépourvue de bon sens, préfère encore une fois les effets d’annonce. Mais plus grave cette fois-ci, François Astorg et Nora Segaud-Labidi prennent une décision tout à fait injustifiée, dont les conséquences risquent d’être gravissimes pour les habitants d’Annecy à moyen et long terme. Annecy est victime de leur politique à courte vue, qui, prétendant défendre les générations futures, les oublient.

Les élus Les Annéciens

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