AG
08 Feb
08Feb

“Les Annéciens” ont peu écrit sur la politique culturelle depuis le début du mandat (sauf sur  le projet saugrenu de la “friche des rails”, irruption festive du musette bobo dans l’urbanisme de chantier). L’absence d’une ligne politique, que les élus majoritaires auraient définie, en est la cause. Cependant, il y a vraiment à redire depuis la présentation du budget 2022 et donc depuis la connaissance des subventions à destination des associations de la ville d’Annecy.

La majorité a pris la décision de geler les enveloppes financières à destination des associations. Cette mesure revient en période de forte inflation à les baisser puisqu’avec des dotations égales, les associations vont devoir faire face à une augmentation générale de leurs dépenses. AUCUNE revalorisation des subventions pour les associations qui ont à charge du personnel salarié ! Ces associations vont donc être confrontées, à cause de la Ville, à un choix dramatique : soit la non-revalorisation des salaires de leurs employés entraînant pour eux une perte de pouvoir d’achat importante, soit le sacrifice d’une partie des activités. 

Après deux années de crise pour le milieu associatif, culturel et sportif, la majorité d’Annecy ajoute de la difficulté aux difficultés.

Mais ce n’est pas tout, le projet politique ne se lit pas qu’à travers le soutien au fonctionnement des structures associatives, mais aussi dans les prévisions des investissements pour les équipements municipaux mis à disposition. 

Nous regrettons très fortement les choix d’investissement présentés pour le mandat début janvier, qui ne sont que la continuité de la politique creuse de Jean-Luc Rigaut.

L’augmentation du coût du projet de réhabilitation des haras de plus de 20% soit 6 millions d’euros est symptomatique de la lubie des lobbys des grands projets qui bénéficient aux grandes institutions par ailleurs déjà grandement loties (CITIA, Bonlieu Scène Nationale), aux dépens du financement des infrastructures à destination des projets plus modestes. A titre d’exemple, le Brise Glace ne sera pas rénové à l’occasion de ce mandat, malgré des demandes de très longue date en la matière et un besoin manifeste. La culture dans les quartiers, au plus près des habitants, est la grande oubliée, alors que l’on prévoit une cité du cinéma d’animation, avec une halle de projections qui concurrencera les salles de quartier, et une réhabilitation du musée château.

En bref : rien pour les uns et encore plus pour les autres !

La responsabilité de la politique culturelle continue d’être déléguée à Bonlieu Scène Nationale et autres institutions ayant pignon sur rue (en témoigne la seule action phare présentée du mandat qu’est la “friche des rails”). A se demander à quoi sert un maire adjoint à la culture lorsque l’objectif de la municipalité est de s’en désintéresser voire de s’en dessaisir à tout prix, au prix fort. On aurait pu attendre d'une majorité prétendue écolo qu'elle fasse plus de place à la culture populaire, à la culture émergente, aux nouvelles formes d'arts et d'expressions, à travers les tiers-lieux, les lieux alternatifs. Il n'en est rien.

A Annecy, culture ne rime toujours pas avec rupture, aventure, ou futur. La mairie est une caisse de financement au guichet de laquelle chacun vient puiser, les plus gros en premier. Avec Réveillons Annecy, la culture annécienne ronronne. Prière de ne pas déranger.

Le mouvement Les Annéciens 

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