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30 Nov
30Nov

Alors que l’article de La Tribune du 28 novembre 2025 vient remettre en lumière le projet SeaBubbles - ces fameux “taxis volants” censés révolutionner la mobilité urbaine - il est plus que jamais nécessaire de réinterroger nos choix collectifs à l’échelle d’Annecy. Car derrière le vernis de l’innovation se cache une gestion publique qui échappe à l’intérêt général, au détriment des priorités réelles des habitants.

En 2020 déjà, le collectif des Annéciens avait alerté : le projet SeaBubbles est un mirage technologique qui siphonne les fonds publics sans jamais répondre aux besoins fondamentaux des Annéciennes et des Annéciens. En juin 2023, nous dénoncions “les projets ubuesques” portés par une technocratie hors-sol, déconnectée de la réalité locale. Nous y sommes encore.

Une gabegie persistante 

Comme le rappelle La Tribune, ce projet est financé à plus de 90 % par de l'argent public : subventions de la Région, de l'État, de l’Agglomération, voire de l’Union européenne… Pour quels résultats ? Quelques prototypes, une communication bien huilée, mais aucun service régulier ni accessible aux habitants. Encore moins aux plus fragiles d’entre eux.

Alors que les défis budgétaires sont immenses – comme en témoigne le Rapport d’Orientation Budgétaire 2025 de la Ville d’Annecy –, comment a-t-on pu consacrer autant de ressources à un gadget pour touristes fortunés, alors que les transports collectifs, eux, peinent à se développer efficacement dans l’agglomération.

Une vision qui fait fausse route

L’innovation ne peut pas être un prétexte pour fuir les réalités : celle de la congestion automobile, de l’absence de lignes de transports structurantes entre les communes, de la difficulté pour les jeunes, les aînés, les travailleurs précaires à se déplacer dans le Grand Annecy. Or les SeaBubbles, avec leur capacité limitée et leur saisonnalité, ne répondent à aucune de ces priorités.

Pire encore, en captant les subventions publiques, elles détournent les financements qui pourraient être alloués à des projets réellement utiles : renforcement des bus en site propre, mobilité douce sécurisée ou encore modernisation des dessertes ferroviaires locales.

Une autre politique est possible

Depuis sa création, le mouvement des Annéciens défend une approche lucide et ancrée dans les besoins concrets : transition écologique sérieuse, démocratie locale vivante, usage maîtrisé des finances publiques. Cela suppose de faire des choix clairs : privilégier l’essentiel, refuser les effets d’annonce, et agir pour le bien commun.

C’est dans cet esprit que nous avons combattu les projets pharaoniques comme le centre des congrès au bord du lac, les Haras ou la rénovation de l'Hôtel de Ville hors de prix. C’est aussi dans cet esprit que nous refusons que l'argent des Annéciens serve à financer des bulles… qui ne volent pas et qui éclatent en pleine face de nos élus. 

En démocratie, chaque euro public engage une responsabilité. Face à l’urgence climatique, sociale et démocratique, il est temps de sortir de la politique vitrine et de remettre le territoire au cœur des décisions.

Le mouvement Les Annéciens

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