12 Feb
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Dans le monde du sport, les fédérations jouent un rôle crucial dans le développement et la promotion de leurs disciplines respectives. Il arrive que le pouvoir exercé par ces organisations puissantes suscite la controverse, surtout lorsqu'il s'agit de la construction d'infrastructures et de l'allocation de ressources financières principalement issues des collectivités locales. Malheureusement, cette quête de satisfaction des exigences des fédérations peut en effet parfois conduire à des conflits avec les élus locaux, alimentant un climat de méfiance et de frustration dans la population.

Nous avons été témoins de plusieurs exemples en Haute-Savoie où les fédérations sportives ont exercé une pression considérable sur les autorités locales pour obtenir ce qu'elles désirent. Un cas notable est celui de la Fédération Française de Cyclisme, qui a exprimé sa frustration après le rejet par le conseil municipal de La Roche-sur-Foron d'un projet d'installation d'une Arena comprenant un vélodrome homologué pour la compétition. De même, la Fédération Française de Football a fait part de ses exigences pour la mise à niveau des installations sportives à l’occasion de la montée en Ligue 2 du FC Annecy et continue de faire pression sur la Ville d’Annecy dénonçant des infrastructures pas à la hauteur, appelant quasiment à construire un nouveau stade. Il va de soi qu’au regard des citoyens, des habitants de ces territoires, ces bras de fer renforcent la distorsion avec leurs élus. Ces derniers, mis sous pression, mettent ainsi en lumière les tensions entre les fédérations et les collectivités locales dans des votes comme mercredi dernier à La Roche-sur-Foron. Votes qui expriment une sorte de veto au projet des fédérations. La nécessité de la pratique sportive, l’intérêt du spectacle, sportif ou non, la nature des enjeux d’aménagements structurants méritent sûrement plus de patiente préparation

Il serait de bon ton que ces fédérations fassent preuve d’un peu d’humilité face aux collectivités locales pressurisées, qui doivent répondre à des exigences d’intérêt général dans bien d’autres domaines que le sport. Il est important de reconnaître que les ressources financières des collectivités locales sont limitées et que ces dernières se trouvent souvent entre le marteau et l’enclume.

Plutôt que de chercher à imposer leurs exigences, les fédérations devraient adopter, -particulièrement dans le contexte des finances publiques actuelles et dans une ère où l’écologie est une exigence forte des concitoyens qui peut entrer en contradiction avec une politique de grands projets (championnats du monde, jeux olympiques)- une approche plus collaborative, travaillant en partenariat avec les collectivités locales pour trouver des solutions viables, durables, et équitables.

Le mouvement Les Annéciens

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