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17 Nov
17Nov

Le mouvement Les Annéciens tient une place originale et nécessaire dans le débat démocratique local. Originale parce qu'aucun individu ne s'y est jusqu'à aujourd'hui déclaré candidat pour prendre la tête d'une liste électorale pour 2026. Nécessaire parce que ce refus d'une impatiente agitation du landerneau politique permet d'aller à la rencontre des habitants pour consulter leurs avis et prendre le temps d'en tenir compte, en évitant le piège des intérêts individuels. Pourquoi ce détour pour parler des cabinets de conseil ? Il n’est pas ici question d’évincer l'expertise au profit des consultations populaires. Les cabinets conseil jouent un rôle de conseil , d'expertise qu'aucune consultation n'est capable de remplacer. Vouloir évincer l'expertise sous prétexte que les consultations seraient gratuites est un raccourci. 

la fonction publique, si c'est elle qu'il qui gère les consultations, n'est pas gratuite. 

Faire cela dans les règles de l'art est long, coûteux et demande une expertise importante. On est dans les 100.000€ pour une concertation bien menée en public ou en privé. Les coûts en j/homme (pour parler dans le jargon de ces cabinets d’expertise) sont à peu près identiques entre le taux journalier d'un cabinet conseil et un salaire chargé fonction publique.

Il n’est pas non plus question ici de mettre en concurrence la Fonction publique territoriale et les cabinets d’expertises privés. Là encore, quand le rôle des élus est bien tenu, on peut y voir plutôt une complémentarité :  la fonction publique assure la continuité du temps long de l'impartialité alors que les cabinets conseils sont soumis au calendrier plus court-termiste et aux aléas politiques (Chirac avait fait détruire une partie du Forum des Halles construites sous Giscard). Quand les élus se disputent la prééminence, quand il n'y a pas de solidarité dans des majorités de circonstances, il n'y a plus de légitimité et de ligne politiques. Dans cet espace vide s'engouffre l'offre des cabinets de conseil qui donnent l'illusion d'une réflexion et ripolinent l'absence d'unité.

Exemple de l'urbanisme à Annecy et au Grand Annecy : un même cabinet de conseil, mais deux commandes politiques différentes, malgré un même objectif, coût : plus d'un million d'euros pour Annecy, presque autant pour l'agglomération. Pour quoi faire ? Colorier les zones à urbaniser d'ici 2050 et pondre une présentation numérique ! 

Aucun souhait de mutualisation, aucune réflexion commune, bien que ces deux commandes émanent de deux figures de l’actuelle majorité : François Astorg et Frédérique Lardet. S’il ne s’agit pas là d’un sabotage des finances publiques locales au service d’intérêts politiques très particuliers… sur le dos du contribuable annécien ravi d’apprendre que l’augmentation de la taxe foncière sert à financer la querelle politique ! 

Ce jugement paraît sévère ? Il est juste conforme à une réalité flagrante. N'importe quel habitant du territoire, n'importe lequel qui parcourt son territoire, qui y vit, qui le connaît, qui souhaite son utile transformation et sa réussite pour tous, n'importe lequel est capable de dire les lieux où sont les prochains enjeux de l'urbanisme, n'importe lequel a même des idées. Il suffit de l'interroger dans une vraie démarche de consultation.!

A-t-on vraiment besoin de cabinets de conseil pour désigner le quartier des Trois Fontaines, le vallon du Fier, les Forges....et bien d’autres coins de la ville comme les lieux stratégiques d'un urbanisme à venir ?

Le Mouvement Les Annéciens avait inscrit dans son programme en 2021 la création d’un bureau de l'urbanisme. A Annecy, où il n'existe toujours pas, on offre un boulevard où s'engouffrent ces experts? D'où vient que l'urbanisme est trop souvent compris comme une police des permis de construire, joliment nommée "gestion technique et réglementaire des opérations immobilières" ? D'où vient que l'on imagine que les cabinets d'architecture travailleraient des mois sur des projets juste pour les voir retoquer ? D'où vient que la "Charte du bien construire" est claironnée comme une invention indispensable alors qu'elle n'est ni règlementaire ni opposable ? Combien ont coûté à la ville les recours des constructeurs (on sait qu’il y a au moins 7 chiffres) ? Comment a-t-il été possible d'oublier les fouilles archéologiques rue du Forum et la protection des Capucins ? Comment la Ville prépare-t-elle la prochaine arrivée des rouleaux compresseurs financiers qui vont briguer la place de Priams qui disparaît du paysage et d'Edifim qui part randonner en montagne ?

Les deux candidats déclarés pour la prochaine échéance municipale, Frédérique Lardet et Jean-Luc Rigaut, membres du même parti Horizons, qui soutient avec ravissement un gouvernement qui appelle à sabrer les dépenses de la Fonction publique territoriale et rabote durement les recettes des collectivités territoriales, ont-ils l'intention de ne plus avoir recours aux coûteux cabinets de conseil, de proposer aux électeurs un programme d'urbanisme dans lequel fonctionnaires experts, architectes inventifs, et habitants optimistes en dépit de tout auront au moins mis leur grain de sel. Et les héritiers de la majorité municipale explosée d'aujourd'hui ? Dans laquelle chacun, chacune joue au petit souverain. Plutôt que la politique, les Annéciens votent pour LE politique, la concertation entre tous et toutes. Les cabinets de conseil, relais maladroits et coûteux des rentes de domination, pour les Annéciens, c’est NON !

Mouvement Les Annéciens

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